Comment les jeunes de mon quartier perçoivent le coronavirus

Article : Comment les jeunes de mon quartier perçoivent le coronavirus
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29 juin 2020

Comment les jeunes de mon quartier perçoivent le coronavirus

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséquences de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.

A cause de l’épidémie de coronavirus, le Niger, à l’instar de beaucoup de pays dans le monde, a pris des mesures sanitaires en vue de limiter la propagation de la maladie. En effet, les autorités nigériennes ont pris des mesures de prévention dès le mois de mars, notamment la fermeture des établissements scolaires et des lieux de cultes pendant un temps, mais aussi l’instauration d’un couvre-feu.

Au Niger, la majeure partie de la population est jeune. L’épidémie de Covid-19 et ses conséquences ont ainsi eu un impact considérable sur la vie des jeunes. C’est pourquoi je me suis intéressé au regard que les jeunes de mon quartier portent sur le Covid-19. Je suis donc allé à la rencontre de lycéens de Tahoua, réunis autour du thé à la fada, à côté de chez moi.

Abdoul, 19 ans, élève en classe de 1ère A

« Pendant la fermeture des écoles, je me suis reposé et j’ai continué à voir des amis à la fada. J’avoue que je n’ai pas suivi de révisions pendant l’arrêt des cours, j’aidais surtout les parents dans les tâches ménagères. Le gouvernement a bien fait de prendre les mesures de prévention pour limiter la propagation de la maladie. Mais je dois avouer que je ne respecte pas vraiment les gestes barrières. Par contre, depuis que nous avons repris les cours, les choses ont changé. On doit essayer de respecter la distanciation sociale, on passe le balais dans les salles de cours. Avant, on ne faisait pas ce genre de choses en cours. »

Abdoul
© Abdel Latif 

Le jeune Abdoul dit ne pas croire à l’existence de la maladie. Pourtant, chez lui, m’explique-t-il, la famille se méfie du coronavirus.

« Dans mon entourage, je n’ai jamais vu une personne atteinte du coronavirus. Je ne m’intéresse pas trop aux informations sur le Covid-19 mais parfois j’apprends des choses sur les réseaux sociaux. »

Issoufou, 22 ans, Terminale D

Issoufou, lui, ne doute pas des ravages du coronavirus.

« Je crois vraiment à l’existence de la maladie car c’est un problème international. Partout dans le monde, on nous montre des images des malades. Je m’informe beaucoup via les médias et les réseaux sociaux. Chez moi, on m’empêchait souvent de sortir de la maison à cause de la maladie. Par contre, je crains qu’il y ait une vraie crise économique mondiale post Covid-19. »

Issoufou
© Abdel Latif 

Quand le le lycée a fermé, Issoufou a continué les révisions du programme scolaire en cours car pour lui, le bac approche. 

« Par exemple, j’ai suivi des cours en ligne grâce à un groupe WhatsApp qu’on a créé avec les camarades de classe pour s’exercer. J’ai aussi aidé les parents. Ma maman fait du commerce dans la restauration alors j’allais de temps en temps avec elle. Mon papa fait de la mécanique, je l’ai aussi aidé à son travail. »

Aboubacar, 17 ans, Seconde

« Chez moi à la maison, la maladie fait peur à tout le monde. Mes parents nous empêchaient même de sortir mes frères, mes sœurs et moi. Du coup, j’ai bien respecter les gestes barrières, je portais un masque quand j’aidais mon père qui a un élevage de moutons à la maison. Je trouve que le gouvernement a bien fait de prendre des mesures préventives pour que la population ne soit pas contaminée. »

Aboubacar
© Abdel Latif 

D’après Aboubacar, depuis la réouverture des écoles, les choses ont changé. 

“On est obligé de porter une bavette pour aller en cours. Côté révisions, j’ai suivi des cours en ligne, on nous a envoyé des liens sur WhatsApp pour suivre les leçons et j’ai pris mes cahiers pour revoir mes notes.”

Abdoulaye, 17 ans, élève en classe de 3e 

Abdoulaye
© Abdel Latif 

« Avant l’arrivée de la maladie du Covid-19, on ne sortait pas comme on le voulait. Chez moi aussi, on se méfie beaucoup de la maladie. Mon père m’empêchait souvent de sortir à la fada. Bon, maintenant, j’ai remarqué que les gestes barrières ne sont pas trop respectés dans la ville sauf dans quelques entreprises comme les banques. Et ce qui a changé aussi à l’école, c’est que va très vite en cours pour essayer de finir le programme académique. Ce n’est pas évident après deux mois de pause. »


La jeunesse subit les affres de l’épidémie de coronavirus entre limitation des mouvements, peur de la contagion, retard dans les programmes scolaires. Mais la jeunesse est aussi pleine de ressources ! Espérons qu’elle sache rebondir et se réinventer dans “le monde d’après”.

Les jeunes à la fada
© Abdel Latif 
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